Le présent infini de notre époque s’accommode mal du lent travail de la mémoire personnelle, qui mêle oubli involontaire et réminiscences transformées, pour, ensuite, se confronter à la mémoire collective. La centrifugeuse permanente des sollicitations ininterrompues a fait disparaître le récit unique et durable. Nul domaine n’est épargné. Pour ne pas mourir, un souvenir doit désormais participer à la production aussi permanente qu’éphémère de sa sollicitation renouvelée. On revisite, encore et toujours, afin de nous hameçonner dans la compétition générale pour l’attention.
La musique n’échappe pas à la