ORHAN PAMUK « POUR NOUS, LA FRANCE A T LA PORTE D’UN AUTRE MONDE »
Pour rencontrer un Prix Nobel de littérature, est-il un endroit plus adéquat qu’un «hôtel littéraire » ?
C’est ainsi que se définit l’hôtel Pont Royal, situé rive gauche à Paris. Dans le hall, face à la réception, sur les murs, des dizaines de photos en noir et blanc. On peut y voir de nombreux écrivains du XXe siècle: Malraux, Sagan, Cocteau, Breton, Sartre, Camus (plusieurs fois), Giono, Gide, Gary etc. Nul doute que, un jour, celui que j’aborde trouvera sa place sur ces murs. Il devrait, d’ailleurs, déjà l’avoir. Cet hôtel est chargé d’histoires. Je me souviens du bar du sous-sol du Pont Royal, qui a disparu. Dans les années 1950, on y voyait Sartre et Beauvoir buvant leur scotch, on y croisait Raymond Queneau et Roger Nimier, il y régnait ce que mon interlocuteur, Orhan Pamuk, appelle « cette atmosphère littéraire si française».
Car c’est lui, Pamuk, prix Nobel en 2006, auteur d’une récente fresque, dense, riche, de 688 pages, « Les nuits de la peste » (éd. Gallimard), à qui, pour le troisième volet de la série commandée par
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