Le bio, une cible facile
ongtemps considérée comme intouchable, l’agriculture biologique subit ces dernières semaines des attaques aussi inédites que violentes, orchestrées par les tenants de l’agriculture productiviste. Le patron du géant de visant à faire pression sur la Commission européenne qui, dans le cadre de la stratégie Farm to Fork, s’est donné pour objectif d’atteindre les 25 % de terres cultivées en bio d’ici à 2030 (contre 8 % aujourd’hui). Si, face à l’explosion des cours des matières premières agricoles, il peut sembler pertinent de desserrer ce calendrier, il existe bien d’autres leviers pour se préserver de nouvelles famines de masse. Cette attaque en règle du petit label AB ne doit en effet pas masquer un autre phénomène : l’utilisation croissante des céréales partout sur la planète pour autre chose que l’alimentation humaine. Ainsi, près de 10 % des graines cultivées dans le monde servent à fabriquer des biocarburants. Et quasiment 20 % des huiles végétales, essentiellement de tournesol ou d’huile de palme, entrent dans la composition des biodiesels. De la même façon, blé, orge, tourteaux de soja ou de tournesol sont massivement utilisés pour nourrir le bétail. Avant même la guerre en Ukraine, les importations massives de maïs de la Chine pour nourrir les gigantesques chep tels de porcs que Pékin reconstituait après l’épidémie de fièvre porcine avaient déjà mis le feu aux cours mondiaux. En fait, la bataille des terres arables ne fait que commencer sur fond de désertification de territoires entiers. La crise ukrainienne ne doit pas seulement révéler les limites d’une transition accélérée vers le bio mais également les im passes de notre modèle alimentaire… et énergétique.
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