LE CŒUR À L’OUEST
originaire de Lamballe – qui l’expose également cet été dans son nouveau musée Mathurin Méheut –, le Breton étudia aux Beaux-Arts de Rennes puis à l’École supérieure des arts décoratifs de Paris. Très vite,tout en effectuant ses propres recherches en Finistère. La Première Guerre mondiale interrompt son voyage à Hawaï et au Japon et l’éloigne de son terroir durant six ans. Il en reviendra profondément marqué par la fragilité de la vie. À l’hiver 1919-20, l’artiste retrouve sa famille au pays Bigouden, crée des motifs pour le faïencier Joseph Henriot à Quimper. En 1921, nommé peintre officiel de la Marine (sans embarquer pour autant), il expose, au Pavillon de Marsan à Paris, études naturalistes, dessins de guerre, œuvres de voyages et de Bretagne. Ce surdoué à l’activité foisonnante maîtrise l’art de l’estampe tout comme la céramique, la gouache, le dessin aquarellé, la peinture à la caséine, la linogravure. Installé dès 1924 dans sa maison-atelier parisienne, Mathurin Méheut enseigne aux écoles Boulle et Estienne, et plus tard aux Beaux-Arts de Rennes, voyage aux États-Unis, en Sarre, en Crète, sur la Côte d’Azur, séjourne en Bretagne, de la pointe du Raz à Brest, Ouessant, Paimpol ou Saint-Malo, au fil de ses nombreux projets d’édition parmi lesquels le beau écrit par Colette ou encore Et surtout, il dessine encore et encore ports, foires, marchés, pardons, costumes, artisans… comme il les appelle. D’innombrables croquis, précieux témoins d’une région pieuse et laborieuse en pleine mutation. Sont exposés ses planches de faune et flore des débuts à Roscoff, ses sites pittoresques, bourgs animés, rudes artisans au travail sur terre et en mer. On ne peut qu’admirer la fulgurance de ce virtuose du crayon qui va à l’essentiel et attise notre attention au vivant. Il eut beau habiter Paris, Mathurin Méheut est resté le plus populaire des artistes bretons.
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