Pierre-Paul Rubens Du courage d’une mère à la gloire d’un fils
L’immense peintre Pierre-Paul Rubens eut une vie magnifique que peu d’artistes ont connue, riche aussi bien d’amour que de fortune et d’honneurs. Il laissa derrière lui une œuvre répartie aujourd’hui dans les musées du monde entier, et l’on étudie sa peinture avec autant de passion qu’autrefois, jeune et encore inconnu, il étudia celle des maîtres qui l’avaient précédé. Cependant, tout cela n’aurait pu être si Maria Pypelincx, sa mère, femme admirable – voire héroïque –, ne s’était transformée en guerrière pour voler au secours de Jan Rubens, son époux bien-aimé sans lequel Pierre-Paul Rubens ne serait jamais venu au monde. Pourquoi donc voler au secours de Jan Rubens ? Ce récit dramatique n’a jamais franchi les lèvres de Maria Pypelincx de son vivant, afin de protéger ses enfants et l’honneur du nom Rubens. Maria Pypelincx était la fille d’un riche marchand de tapisseries. Quant à Jan Rubens, lorsqu’il la rencontra, il était docteur en droit, et venait d’être nommé échevin de la ville d’Anvers, sise au cœur des Pays-Bas espagnols, ce qui lui assurait une position fort confortable. Mariés en 1561, Maria et Jan imaginèrent sans doute que leur existence s’écoulerait paisiblement dans la ville qui les avait vus naître. C’était compter sans la bêtise d’une guerre allant opposer de plus en plus furieusement catholiques et protestants.
Jan Rubens, converti au calvinisme, mais plutôt discret sur sa foi, avait tenté de louvoyer habilement pour ne point se compromettre. Hélas, sans doute jalousé, un libelle dans lequel il était accusé d’avoir pactisé avec les révoltés, fut remis au féroce duc d’Albe envoyé par le roi Philippe II d’Espagne pour éradiquer « l’hérésie protestante ». Le duc était un catholique fanatique prêt à toutes les ignominies. Il avait instauré un Tribunal de sang expéditif, qui conduisait à l’exécution sur simple soupçon de sympathie envers la religion réformée. Heureusement, Rubens, qui comptait encore quelques amis haut placés, fut averti de l’existence de ce libelle.
S’il voulait échapper au sort que lui réserverait sans nul doute le duc d’Albe, et épargner à son
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