Faut-il vraiment croire le vieil Arkel dans Pelléas quand il nous dit qu’il n’y a pas « d’événements inutiles » dans toutes ces destinées dont nous ne voyons jamais que l’envers? A considérer le lot de tragédies, de souffrances, ou d’humiliations endurées par Clara Haskil tout au long de sa vie, il est permis d’en douter. Son existence pourrait ainsi ressembler à un mauvais mélo ponctué par certains tableaux qu’un scénariste hollywoodien n’aurait pas osés de peur d’en faire trop.
Jugez plutôt: orpheline de père à trois ans à » pour être sûre que ses moyens musicaux ne seront pas atteints!). Tardive et presque inespérée, la reconnaissance sera fatalement liée d’amertume, avant une chute fatale à la gare de Bruxelles en décembre 1960 au moment de rejoindre son cher Grumiaux pour un concert.
