À Tbilissi, la résistance des journalistes russes en exil
Dans le petit appartement que Bogdan Bakaleyko partage à Tbilissi avec sa petite amie Vika Tenischeva, une serviette de toilette sèche sur une armoire des années 50, des bouteilles de vin sont posées sur le sol. Il y a trois semaines, Bogdan était encore journaliste à Dojd, une chaîne de télévision russe indépendante que l’invasion de l’Ukraine a fait monter à 25 millions de vues par jour. Un média unique en Russie, dont l’histoire est retracée dans un documentaire réalisé par Vera Krichevskaya, 23 ans. Des journalistes y ont fait leur coming out en direct, les conférences de rédaction étaient filmées. Pour sa fondatrice Natalia Sindeïeva, . Bogdan Bakaleyko, évidemment, adhère. dit le reporter de 30 ans. Avec la guerre en Ukraine a commencé une guerre de l’information, féroce. Les journalistes ont fait leur travail, témoignant des bombardements, du ciblage des bâtiments civils, du nombre de morts. La réponse des autorités n’a pas tardé. La répression s’est abattue, le site de Dojd a été bloqué par les autorités, des journalistes menacés. La loi sur qui allait être promulguée le 4 mars exposerait toute personne diffusant à une peine de quinze ans de prison. L’arrêt de mort de la liberté de la presse en Russie était signé, les journalistes devenaient des criminels. Il faut
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