Quand il s’approche du micro, le 30 octobre 1938, pour annoncer avec gravité que, « depuis l’aube de notre siècle, nous sommes observés par des êtres d’une intelligence absolue », Orson Welles n’est plus vraiment un inconnu; mais, si l’on excepte deux courts-métrages, il n’a pas encore travaillé pour le cinéma. Son champ d’action est double : le théâtre d’un côté, la radio de l’autre.
En 1935, il fait ses débuts chez CBS dans l’émission de reconstitution documentaire où il est, notamment, la voix de Sigmund Freud, du roi d’Italie Victor-Emmanuel III ou de Spencer Tracy. Conquise, la chaîne le charge de réaliser des adaptations radiophoniques d’œuvres littéraires. – du nom de la troupe qu’il a lui-même créée,, , , , . Bernard Herrmann, le futur compositeur des bandes originales de , ou , est chargé de l’habillage musical. L’équipe des effets sonores, elle, est soumise à rude épreuve : à 23 ans, Welles est déjà un perfectionniste. Lorsqu’il s’agit d’évoquer le bruit d’un pieu enfoncé dans le cœur d’un vampire, il se saisit d’un marteau et écrase un melon devant les techniciens médusés. « , écrit Lucille Fletcher dans le , . »