Abigail Lapell
Stolen Time
OUTSIDE MUSIC
★★★½
UNE VOIX ÉCORCHÉE qui semble surgir de la brume, une guitare fantôme, quelques bribes de piano: c’est encore l’hiver Dieu sait où, et la musique de la Canadienne Abigail Lapell distille ses frissonnantes splendeurs. On s’y perd à plaisir, comme on se laisserait entraîner dans des rêveries languissantes. “Land of Plenty” ouvre un disque d’une beauté épurée, impalpable, notes en apesanteur et mélodies qui nous trouent le cœur. Suivent “Ships”, “Pines”, “Scarlet Fever”… toutes aussi fascinantes. Les musiciens, on le sent, se glissent avec précaution dans cet univers comme nul autre, jouant sur les silences, les climax, les nappes sonores. Et la jeune femme, en proie à un vague à l’âme qu’elle sublime en une poignée de chansons magiques, de nous offrir un album crépusculaire, quelque part entre Gillian Welch et Laura Veir.
ALAIN GOUVRION
C Duncan
Alluvium
Bella Union/PIAS
★★½
Scottish tenderness
Du synthé, de la guitare acoustique, des rythmiques s’enroulant autour de mélodies gracieuses: le quatrième album du multi-instrumentiste écossais est à la hauteur de ce qu’il nous propose depuis paru en 2015. En plus éclectique encore: l’on passe de s’avère néanmoins un album réconfortant, maîtrisé de bout en bout par Christopher Duncan. “Upon the Table”, qui ferme l’album, s’inscrit dans les sillages vaporeux de Simon & Garfunkel et d’autres artistes qui faisaient de leur mal-être une prière universelle.