À SOIXANTE-QUATORZE ANS, ABIODUN OYEWOLE EST EN PLEINE FORME. Il se souvient d’événements datant d’il y a plus de cinquante ans avec une précision étonnante: “C’est comme si j’avais ma propre salle de cinéma. Je peux m’y rendre et voir des choses, des événements, des épisodes, et vraiment me distraire. Je me souviens de détails, de situations, d’odeurs qui” Pourtant, l’histoire des Last Poets est complexe, voire confuse. Il y a autant de versions des faits que de membres du groupe, voire plus — et il y en a eu beaucoup. Même plusieurs groupes à la fois… Bref, c’est compliqué, et ce qu’on lit sur le Net et dans les articles est à prendre avec des pincettes. A tel point que Christine Otten, la Hollandaise qui a écrit la seule biographie les concernant, après les avoir — presque — tous interviewés, a présenté son livre comme… un roman. Histoire de se dédouaner par avance. Abiodun lui-même affabule par moments, probablement de bonne foi. Disons qu’il livre une version peaufinée de la réalité. Quand on lit ses interviews, ses conférences, ses livres, on retrouve, parfois à trente ans d’écart, mot pour mot certaines phrases de l’interview qu’il nous a accordée. Certes, ils le font tous. Mais lui, c’est le maître. Alors on imprime la légende.
“Prendre un flingue” THE LAST POETS
Apr 21, 2022
8 minutes
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