La couronne ensanglantée
Depuis vingt-huit ans, une guerre ensanglante deux maisons royales d’Angleterre ; celle de Lancastre, ayant une rose rouge pour emblème, et celle de York, ayant une rose blanche pour emblème. Cette guerre a pour nom la « guerre des Deux-Roses ». Après des années de combats, complots, assassinats, le clan des York a réussi à placer l’un des siens sur le trône : Edouard IV. En douze ans, ce roi a assuré sa descendance en donnant dix enfants à sa femme, née Elisabeth Woodville, dont deux garçons âgés de 12 et 9 ans en cette année 1483. Le roi a 41 ans. L’avenir de sa dynastie est assuré. Il croit sa famille à l’abri.
Hélas, le destin va se charger de tout bouleverser le 9 avril 1483. En ce jour funeste, dans la chambre royale du palais de Westminster, penchée sur la dépouille du roi, la reine Elisabeth pleure. La maladie vient d’emporter son époux. Et Elisabeth pleure autant qu’elle l’a aimé, ceroiquil’aépouséeparamour et en secret, envers et contre tous. De petite noblesse et veuve d’un homme du clan ennemi, Elisabeth n’aurait jamais dû retenir l’attention d’Edouard. Mais elle possédait une arme redoutable qui rendit fou d’amour et de désir le jeune monarque : sa beauté. Subjugué, faisant fi de leurs différences, Edouard en avait fait sa reine. Lareine Elisabeth pleure et tremble tout à la fois en regardant ses deux fils agenouillés près du lit, deux adolescents à peine sortis de l’enfance. L’aîné doit succéder à son père sous le nom d’Edouard V. Elisabeth tremble avec raison : elle sait que l’Angleterre est toujours divisée entre les clans York et Lancastre et que la mort du roi risque de raviver la guerre interne pour le contrôle du gouvernement et la couronne. Dieu tout-puissant faites que le jeune âge de mon fils ne ravive pas la guerre civile, prie Elisabeth tandis que les courtisans s’inclinent devant le nouveau souverain.
Affolé autant par la disparition de son père que par la brusque attention dont il est l’objet, son fils aîné se réfugie dans ses bras. Elisabeth voudrait l’emporter loin du
