KHARKIV La mémoire à vif d’une école de photographie ukrainienne
Si le nom de Boris Mikhailov, figure majeure de l’école de Kharkiv, est célèbre, ce n’est pas encore le cas de ses congénères, Evgeniy Pavlov, Jury Rupin, Oleg Maliovany, Oleksander Suprun, Misha Pedan, Sergiy Solonsky, Viktor et Sergiy Kochetov, Roman Pyatkovka, ou encore Sergiy Lebedynskyy... Depuis quinze ans, une poignée de passionnés portent à bout de bras la mémoire de l’école en collectant et documentant les œuvres de sa cinquantaine de membres. Ces dernières semaines, l’équipe du tout jeune musée, qui devait ouvrir ses portes cet automne, se démène pour financer et organiser l’évacuation du fonds – 50000 négatifs et la moitié des 7000 tirages – vers l’Allemagne. À l’heure où nous écrivons, les œuvres de cette école caractérisée par sa soif de liberté, son impressionnante dynamique expérimentale et sa grande diversité de pratiques, attendent dans une cave de Lviv d’être sauvées une seconde fois. Nous avons rencontré Nadiia Bernard-Kovalchuk, chercheuse et commissaire d’exposition, qui nous raconte l’histoire de ce mouvement artistique, du projet de musée qui devait lui être consacré et de son avenir désormais incertain.
Le MOKSOP, le musée de l’école de photographie de Kharkiv, n’était-il pas sur le point d’ouvrir ses portes ?
Oui, il devait être inauguré en septembre 2022. Quelques jours avant l’invasion, nous étions en train d’installer les lumières. Nous travaillions sur le programme : un festival dans Kharkiv avec une exposition centrale de Boris Mikhailov
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