Nous ne sommes pas des êtres de raison. Même en matière de vote, les passions nous gouvernent. Mais qu’entendez-vous par « passion » ?
J’ai préféré le terme de « passion » à celui d’« émotion », que les psychologues utilisent volontiers aujourd’hui, car il a une épaisseur philosophique et littéraire qui correspondait bien au propos. Les passions sont ambivalentes : à la fois perturbations de la raison, mais en même temps sources d’inspiration. J’ai essayé de montrer cette dualité. Classiquement, on dit qu’il faut les modérer, qu’elles peuvent, comme la colère ou siècle, il s’est produit une réhabilitation de la passion, vue comme une force qui inspire les grandes actions. Ainsi que l’écrit Hegel : L’ambivalence tient aussi au fait qu’il y a de bonnes et de mauvaises passions, mais qu’en toute bonne passion se trouve également quelque chose de mauvais et vice versa. L’orgueil confine à la vanité et la jalousie alimente l’esprit de compétition.