Le Drian, soldat reconnu
Combien de fois s’estil fait rappeler à l’ordre par sa garde rapprochée parce que sa cravate était de travers, son col de chemise pas assez droit ou sa doudoune mal fermée et tristounette ? Sur les photos de famille – rituel incontournable des sommets multilatéraux –, il n’a ni le chic ni la flamboyance de certains de ses pairs. Le Drian fait-il plouc ? Pas au niveau en matière d’image dans ces hautes sphères où se jouent la guerre et la paix ? Tente-t-il seulement de cultiver cette image de provincial pour mieux leurrer ses interlocuteurs ? La vérité est sans doute que ce septuagénaire est d’abord un politique, proche de ses électeurs. À l’issue d’un déjeuner servi un lundi de mars dans la Chambre de la reine au premier étage du Quai d’Orsay, le ministre trempe ses lèvres dans un verre de vin rouge, fait apporter un cendrier, allume une cigarette – une seule et toujours à la fin du repas – et fait le bilan : « J’ai démarré ma vie politique en 1978 ! Depuis, j’ai combattu dans 14 élections. J’en ai gagné 13. J’ai été six fois député, quatre fois maire, trois fois président de Région et deux fois ministre. » Une façon pour lui de faire comprendre qu’ayant d’abord été reconnu par les siens il pouvait l’être ailleurs et jusqu’aux plus hautes marches de la République.
Aucun autre ministre avant lui sous la V n’a enchaîné cinq ans au ministère?
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits