Le MAD, au révélateur de son fonds
i son usage demeure principalement lié à une activité commerciale, la photographie n’en reste pas moins, dès son apparition, une pratique formidablement inventive. En 1864, l’Union centrale des beaux-arts appliqués à l’industrie – La création de la Société française de photographie, en 1854, puis celle de la Chambre syndicale de la photographie, en 1862, illustre son importance au XIXe siècle. Le parcours chronologique proposé au MAD, articulé en six sections, rappelle que l’institution installe un laboratoire en 1883 afin que les opérateurs réalisent des modèles pour former le regard. Au fil des ans, le musée et sa bibliothèque mettent en place une politique d’acquisitions en s’enrichissant de milliers de tirages, dont ceux d’Henri Cartier-Bresson et de Jacques Henri Lartigue. Dès 1916, cette discipline est valorisée par l’« Exposition des photographies de guerre », ou, en 1936, par l’« Exposition internationale de la photographie contemporaine ». Quant aux expositions universelles, elles offrent au public un moment unique en présentant des clichés de paysages pris à l’étranger ou bien des vues d’architecture, comme celles d’Henri Le Secq ou de Charles Marville. Les années 20 et 30, avec l’essor du modernisme, voient le développement de la publicité, dont Man Ray fut le plus célèbre ambassadeur. Éditeurs, graphistes et décorateurs collaborent pour créer de nouvelles formes. On découvre aussi des épreuves réalisées par des femmes, comme l’Américaine Thérèse Bonney (1894-1978), qui fonda à Paris le premier service de presse illustrée américain en Europe, ou comme l’Autrichienne Dora Kallmus (1881-1963), qui introduisit le glamour dans la photo de mode. Genre qui gagnera peu à peu ses lettres de noblesse, mais dont le vrai point de départ se situe en 1939 avec l’image publicitaire pour les corsets Mainbocher, de Horst P. Horst, devenue iconique.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits