Composé entre le 15 août et le 8 octobre 1943 puis créé au Carnegie Hall de New York le 1er décembre 1944 par son commanditaire, Serge Koussevitzki, à la tête du Boston Symphony Orchestra, le Concerto pour orchestre est la première des quatre partitions que Bela Bartok va produire sur le sol américain. Il obtient un triomphe – « la meilleure page orchestrale de ces vingt-cinq dernières années », déclare Koussevitzki – et devient vite l’oeuvre la plus emblématique et populaire de son auteur, celle qui a le plus contribué à sa gloire depuis sa disparition en 1945. La maîtrise affirmée et le raffinement de son écriture en font également une porte d’accès idéale, pour le grand public, à la musique du XXe siècle.
De l’ombre à la lumière
Bartok ne se remit jamais des deux épreuves qui l’accablèrent à l’automne de 1939: la mort de sa mère, et l’éclatement d’une nouvelle guerre mondiale. Son succède à quatre années de vide créateur, après le déchirant adieu à. Malgré la solitude, la douleur de l’exil, la maladie et le sentiment d’être arrivé au terme de sa trajectoire artistique, le compositeur hongrois parvient à insuffler dans sa musique espoir, sérénité, et même une exubérante joie.