À Lyon, la mort s’expose au musée
Des danses macabres, des jeunes filles et des couples d’amants emportés par des ribambelles de squelettes et une myriade de natures mortes affichant des crânes, des bouquets de fleurs ou des animaux morts… En ces temps maudits de pandémie, le musée des Beaux-Arts de Lyon interroge notre finitude à travers quelque 160 œuvres (estampes, gravures, dessins, peintures, sculptures et installations) provenant de ses propres fonds ainsi que de celles du musée d’Art contemporain de Lyon et d’une collection privée. Des vanités qui rappellent que toute vie humaine est vouée à s’éteindre, mais également combien celle-ci est précieuse et belle.
Du Moyen Âge jusqu’à nos jours, les artistes ont eu recours à tous les genres artistiques pour exprimer la fugacité et la fragilité de l’existence. L’exposition s’ouvre sur les gravures de danses macabres et de triomphes fut peint à Sienne par Pietro Lorenzetti en 1348, année où la grande peste décima la population. Dans une perspective apocalyptique, celle-ci apparaît à cheval, pourfendant les vivants. «C’est à la suite des triomphes composés par le poète italien Pétrarque, au XIV siècle, que la mort prit la forme d’un squelette juché sur un char tiré par des buffles et occupé à faucher une humanité diverse», nous apprend le catalogue de l’exposition. Puisant leur inspiration dans ces danses macabres, les peintres dénoncent la fragilité de la jeunesse, de la beauté et de l’amour, associant des jeunes filles à la mort. Dans une célèbre gravure de Rembrandt, un squelette, un sablier dans la main et une faux sous le bras, surgit des profondeurs pour interpeller un jeune couple d’amants.
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