Glenn Loury: « Le wokisme chasse les Noirs américains hors de l’Histoire »
SUR LE CAMPUS DE BROWN, la plus « progressiste » des universités de la prestigieuse Ivy League américaine, il vous accueille l’air presque gêné de l’intérêt que vous lui portez. Pourtant, à 74 ans, Glenn Loury est une légende vivante. Enfant des quartiers sud de Chicago dans les années 1950, reconnu théoricien du capital social, à 28 ans à peine, pour sa thèse sous la direction du futur prix Nobel d’Economie Robert Solow, il est considéré comme le père d’une génération d’intellectuels noirs aujourd’hui en première ligne contre le wokisme. Et pour cause: ni sa reconnaissance internationale ni l’immense popularité de son podcast hebdomadaire n’ont empêché qu’il devienne l’une des toutes premières personnalités « effacées » des grands médias d’obédience libérale. Sa faute: s’être opposé à la victimisation des Noirs américains, à Black Lives Matter, et à la dérive « anti-blanche » dans les universités.
Mais pour qui a vu les larmes de la veuve de Martin Luther King en l’écoutant parler, les auditoriums pleins à craquer pour chacune de ses interventions, ou des sénateurs américains pétrifiés lors de son audition au Congrès, Glenn Loury n’est pas homme à capituler. Recevant L’Express en exclusivité pour les vingt ans de la il explique pourquoi, selon lui, la « panique morale » du Parti démocrate entraîne les Noirs américains dans une spirale dangereuse, dénonce la « sortie de l’Histoire » organisée par les nouveaux idéologues de l’antiracisme, et dit que l’attachement à la France de ses minorités est son bien le plus précieux, qu’il faut sauver de la crise actuelle.
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