Voile Magazine

Un joyeux Coco!

AH, LES JOIES d’une déambulation sur les pontons, si par chance ils sont accessibles… Apprécier les courbes, jauger un plan de pont, lever les yeux vers les espars, se pencher sur l’agencement d’un cockpit, voilà une belle promenade! A ce petit jeu-là, certains bateaux attirent l’oeil plus que d’autres. Avec son étrave droite – une rareté pour l’époque – sa carène large et puissante, son rouf à la fois protecteur et panoramique, ses passavants limpides et son mât élancé, le Coco est de ces voiliers qui ont « de la gueule », ou une « bonne bouille », si vous préférez les rivages policés à la gouaille du large. C’est d’ailleurs le propre des plans Harlé: on les reconnaît au premier coup d’oeil et l’on mesure combien le dessin du génial créateur reflétait son intime connaissance de la mer. Entre autres exemples, à bord d’un Coco on ne s’aventure plus en pied de mât pour y prendre un ris: toutes les manoeuvres sont ramenées au cockpit. Révolutionnaire pour l’époque!

FAIT POUR LA MINI-TRANSAT

Construit en stratifié de verre de l’autre côté de l’Atlantique**. Un autre point témoigne du capital sympathie de ce remarquable bouffeur de milles: 37 ans après son lancement, la grande majorité des 105 exemplaires produits se porte comme un charme. Et s’il est quelque part un Coco oublié de son propriétaire, abîmé par les affres du temps, il se trouvera toujours un(e) passionné (e) pour le débusquer, s’en enticher, et lui donner une seconde jeunesse. C’est le cas de dont Laura, 25 ans, et Yann, 33 ans, explorent les qualités avec bonheur au terme d’une restauration soignée et 100 % autonome. « Ont-ils pour eux des années de chantier naval? » vous demandezvous peut-être au regard du résultat. Que nenni, ils possèdent en revanche une solide expérience de la voile et une connaissance éclairée des soins que requiert un bateau. Tout commence fin 2015. Yann est ingénieur en structure mécanique à La Rochelle. Il vit sur son voilier et officie parfois en qualité de chef de bord sur les First Class 8 de la Faculté. Laura est étudiante en géographie physique du littoral. Nouée entre deux bastaques, la rencontre débouche dix-huit plus tard sur une aventure autrement plus iodée. A bord de , un Cocaïne 38 préparé pour le voyage, le couple vagabonde trois années durant. Les Canaries, le Cap-Vert, les Antilles bien sûr, ravissent ces mordus de kitesurf. Viendront le canal de Panama puis ces archipels enchanteurs du Pacifique, si plaisamment dépeints par des générations de navigateurs au long cours. Des étapes dures aussi, comme ces 37 jours de mer qui les conduisent aux îles Gambier. Mais à trop explorer le monde, on finit par manquer de temps pour en faire le tour. Le temps de rentrer, justement, est venu. Mis en vente, n’a aucun mal à trouver son nouveau propriétaire et à l’été 2020, les tours de La Rochelle pointent à l’horizon. Laura retourne sur les bancs de l’école ou, plus exactement, découvre les joies du « distanciel », Yann réintègre son entreprise. Les retrouvailles avec famille et amis, la redécouverte des bienfaits d’une douche chaude et d’un lit immobile sont appréciés comme il se doit mais une évidence leur saute rapidement aux yeux: il leur manque un bateau! Dans ce contexte, les promenades sur les pontons prennent tout leur sel. Des Coco, il y en a une demi-douzaine dans le port des Minimes. Pour qui aime les grandes étendues, projette également d’expérimenter la régate et ne dispose guère d’un budget étoffé, c’est le voilier idéal. Il se trouve que l’un de ces Coco rochelais appartient au copain d’un copain, lequel vit dans le Sud et n’a plus le temps de le faire naviguer. Produite en 1988, cette unité porte le numéro de coque 46 et, preuve de son glorieux passé, arbore le numéro de Mini 70. REFIT D’UN COCO

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