UN REGARD D’HISTORIEN SUR DEMAIN Rencontre avec Michel Poivert
Quelle est votre première rencontre avec la photographie et pourquoi avez-vous décidé de vous consacrer à ce médium ?
J’ai réellement rencontré la photographie lors de mes études d’histoire de l’art. J’y ai découvert des photographes qui m’ont dévoilé une histoire de la photographie plus complexe que je pouvais l’imaginer avec l’hybridation des techniques intégrée au processus de création. Étant spécialiste de la peinture, je me suis mis à m’intéresser à l’interaction entre les deux médiums. Rapidement je me suis dirigé vers l’histoire du pictorialisme et c’est en m’éloignant de l’art classique que je suis arrivé dans le champ des études photographiques qui promettait d’être généreux, car même s’il y avait des historiens de la photographie, il y avait finalement peu d’historiens d’art spécialisés dans la photographie en France. J’ai donc avancé sur un territoire qui était en train de se bâtir.
Vous êtes également professeur-chercheur à l’université Panthéon-Sorbonne de Paris. Qu’y a-t-il d’important dans la transmission ?
Le paradoxe avec la photographie, c’est qu’elle extrêmement populaire mais qu’elle est enseignée comme une spécialité, souvent à haut niveau, dans les écoles supérieures. On peut regretter que la photographie ne soit pas plus présente, je me suis d’ailleurs associé à l’Éducation Nationale pour intégrer la photographie au programme des arts plastiques du bac par exemple, mais on ne pourra jamais finalement donner à la photographie sa place et sa force dans le monde de la culture si l’enseignement n’est pas présent dès le plus jeune âge. Il faut espérer que la photographie fasse partie des humanités visuelles.
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