Édito/03/22
De la même manière qu’il a décrit les circonvolutions de ses souvenirs à partir d’une sensation gustative (tiens, nous venons peut-être de gagner le fameux concours organisé en 15 secondes»), peut-être aurait-il su faire la part des choses entre notre jugement critique en matière de son... et la dimension totalement subjective qui y est forcément rattachée. Au fond, notre quête du «beau son» n’est-elle pas intimement liée à une «première fois» (comme tant d’autres choses, d’ailleurs) ? Ce que nous cherchons à avoir chez nous, ce qui a formé nos goûts, ne serait-ce pas tout simplement le souvenir du jour où l’on a entendu de la musique jouée sur autre chose qu’un poste ou un système familial médiocre ? En ce qui nous concerne, nous avons le souvenir relativement précis d’un casque AKG avec un fil torsadé, relié à un ampli Marantz doté de VUmètres, d’une platine Technics, et d’enceintes KEF dont on serait bien en peine, aujourd’hui de retrouver le modèle. Les premières notes entendues ? Probablement un morceau de King Crimson. Peut-être ces quelques minutes ont-elles été décisives, devenant le «moment fondateur» à partir duquel se sont cristallisés non seulement l’amour de la musique mais aussi celui d’un son charnu, organique, qui sentait davantage le studio que la scène. Et peut-être est-ce après un retour à cette sensation que l’on court depuis. Toute la technologie du monde ne peut rien face au poids de la mémoire...
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