RUSSIEUKRAINE LES FR RES ENNEMIS
Au bout de sa cigarette, la cendre tremble. Ahuri, engoncé dans une veste jaune fluo, Sergueï se tient là, à côté du cabanon où il vient d’aller pisser. Devant lui, un chaos de pierres brisées, de béton fracassé, de poutres tordues. Une fumée âcre s’élève de cet immense tas de gravats qui fut le lycée n° 25 de Jytomyr, ville de 260000 habitants, à 150 kilomètres à l’ouest de Kiev. Un verrou stratégique, à la même distance au sud de la frontière biélorusse, où se presse la 35 armée russe qui pourrait bientôt, d’un grand coup de hache, couper l’Ukraine en deux. Ce matin du dixième jour de l’«opération spéciale» de Vladimir Poutine, un missile Kalibr vient de pulvériser des salles de classe, des tableaux, des globes terrestres, des drapeaux européens, des tables et des chaises. On l’a vu filer sur sa cible à basse altitude. Miracle, le bâtiment était vide. Aucune victime. Pas même Sergueï, le gardien du lycée. Il était parti se soulager
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