Nous avons suivi un bataillon de dronistes qui prépare la contre-offensive près de Bakhmout
Des grenades artisanales, aussi légères en l’air que destructrices au sol
Dans cet atelier top secret, Andriy vient s’équiper en munitions avant de repartir au combat. Ici, des drones commerciaux sont métamorphosés en bombardiers redoutables. Avec des techniques artisanales, mais aussi l’emploi d’une imprimante 3D, de simples grenades se muent en petits missiles. Tel un sniper, le pilote pourra attaquer l’ennemi avec précision. Mais il opérera de bien plus loin et pourra faucher plusieurs hommes en un seul tir.
De notre envoyé spécial en Ukraine Nicolas Delesalle
Il porte une barbe noire et drue, il a des yeux vifs, une voix énergique. Il nous parle en visio, quelque part près de Bakhmout. Dans sa voiture garée est tendu un drapeau ukrainien. Il est en tenue de combat. Yuriy Fedorenko, 32 ans, n’est pas n’importe qui. Il est un vétéran de 2014, blessé au combat, et surtout, il est député de la ville de Kiev. Un mois avant même le début de la guerre, il a rejoint les brigades territoriales. Ce 9 mai, il a sauvé le soldat russe désespéré qui s’est rendu au drone qu’il pilotait. La scène, filmée et postée sur les réseaux, a fait le tour du monde. Elle paraît presque irréelle. Ce jour-là, il s’était éveillé avant les premières lueurs de l’aube, concentré sur sa mission : repérer l’ennemi dans les tranchées et l’éliminer pour créer un couloir sécurisé afin d’aider les troupes ukrainiennes à avancer. La bataille de Bakhmout va