Dans le bâtiment moderniste, austère et abandonné de la Cité internationale des arts à Paris, qui se trouve à côté du jardin parfaitement symétrique de l’Hôtel de Sens, Bianca Bondi installe des vases et des amphores dans un petit évier situé dans le coin d’une pièce humide. Ce moment s’esquisse quelques heures avant l’ouverture de son influente exposition de 2016, “Le Jardin”, où l’artiste faisait déjà vivre à ses objets une expérience douloureuse : l’oxydation. Au contact du sel et de l’eau, le cuivre des objets s’est enrichi d’un lustre gris – ce gris évanescent que l’on peut parfois voir sur les rochers le long d’une plage ou sur certaines fresques de Pompéi qui ont résisté au temps. En regardant les mutations actuelles, on ne peut s’empêcher d’évoquer où la princesse Disney empilait ses trésors : bougeoirs, vases anciens, et une simple fourchette à la fonction non identifiée. Des années après cette exposition, il semble que les objets aient toujours une signification indéniable pour l’artiste, et qu’ils soient chargés de l’énergie d’une dimension parallèle qui se situe bien au-delà de la perception humaine.
Au-delà DU RÉEL
Dec 17, 2020
5 minutes
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