En 1996, les Américains qui avaient accès à Internet ne s’y connectaient que trente minutes par mois, et Google n’existait pas encore. C’est l’année de l’assassinat de Tupac Shakur, celle du kidnapping et de la mort de la petite JonBenét Ramsey, l’année de la réélection de Bill Clinton à la présidence des États-Unis. C’est aussi ma première année de cours de photographie, dont il reste un souvenir – un cliché de ma mère dans un champ de blé, paupières doucement baissées, son visage tourné vers le soleil – accroché au mur du salon familial.
Talia Chetrit et moi sommes toutes deux ce qu’on appelle des “Xennials”, cette génération à cheval entre les X et les millennials qui a grandi dans un monde analogue et est devenue adulte à l’aube de l’ère numérique. Alors, quand j’ai vu pour la première fois une de ses expos, qui présentait notamment des