LA PETITE HISTOIRE DU BAYAN
ccordéon chromatique d’abord lié à la musique folklorique russe, le bayan est apparu au milieu du XIX, mais son usage se développe siècle. En comparaison de celle de l’accordéon, la sonorité du bayan se signale par la finesse et la limpidité de ses aigus. La puissance de ses graves s’explique en partie par la forme triangulaire (plutôt que trapézoïdale) et la plus grande longueur de certaines de ses anches. Si Ivan Fedele a écrit , pour bayan et quatuor à cordes (2011), c’est l’illustre compositrice russe d’origine tatare Sofia Goubaïdoulina (née en 1931) – et avant elle Vladislav Zolotaryov (1942-1975) – qui a exploité le plus régulièrement les possibilités expressives de l’instrument: citons (1985) et (2003), pour bayan solo, (1991), pour bayan, violon et violoncelle, , pour bayan (originellement orgue) et violoncelle, ou encore son triple (2017) pour violon, violoncelle, bayan et orchestre. Elle est l’auteur en 1978 d’une étonnante pièce d’une dizaine de minutes pour bayan seul, , usant pour l’occasion de différentes techniques (frottements, clusters, soufflets mimant les soupirs de l’exécutant) et d’une écriture variée – legato, tremolo, vibrato, trilles, glissandos –, le tout dans un vaste champ dynamique (jusqu’au ). Parfois d’une énergie furieuse, l’œuvre s’achève en un accord longuement tenu, sur lequel s’ébrouent des volutes de notes aiguës.
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