C’est l’affaire qu’il ne fallait pas rater en pleine foire aux vins, fin septembre 2021 : des Grange des Pères 2002, 2003, une verticale du domaine Peyre Rose 2002 à 2007 (à 539,95 euros les six bouteilles), des Mas Jullien cuvée La Brune à 45 euros au lieu de 49 euros, des Trévallon ou encore des Château des Tours d’Emmanuel Reynaud (Château Rayas) alignés, debout dans les rayons du Super U Les Grisettes, à Montpellier. Des vins habituellement très difficile à trouver. “Ils sont chauds à Super U Montpellier”, pouvait-on lire sur la page Facebook de ce supermarché. Les œnophiles se ruaient sur les linéaires pour remplir leurs Caddies de flacons achetés à prix coûtant. Et pourtant, aucun de ces vignerons prestigieux ne vend de vin à la grande distribution. D’où une belle pagaille. Pendant quinze jours, les “post” de cavistes furieux ont dénoncé un « massacre commercial par des intermédiaires revendant lâchement en grande distribution leurs allocations de grands vins ». Le supermarché de Montpellier, lui, n’a ni modéré ni retiré ses commentaires.
Ces canaux non officiels sont tolérés par le législateur
L’enseigne a d’ailleurs récidivé le 2 décembre avec une vente flash de champagnes. Dans les rayons, on trouvait cette fois un brut R de Ruinart à 31,50 euros après promotion (30 % du montant d’achat était crédité sur la carte de fidélité de l’acheteur). Un tiers moins cher que le prix de vente conseillé par la maison de champagne, soit 45 euros.
Mais comment est-ce possible ? Pour réaliser ce “coup”, le propriétaire du Super U, que La RVF a contacté, reconnaît s’être passé des services de Moët Hennessy, propriétaire de Ruinart. Un groupe pourtant champion du contrôle de sa distribution. Il n’a pas davantage passé commandes à Marlène Soria, Olivier Jullien, Emmanuel Reynaud et consorts pour aligner les 800 références de sa foire aux vins.
Il faut dire que ces vignerons réputés ont toujours refusé de vendre à la grande distribution en travaillant avec très peu de grossistes afin de maîtriser au maximum leur
