ALFA ROMEO GIULIA GT L’accord parfait
Pour une fois, je vais être honnête : j’ai longtemps voulu acheter une Lancia Fulvia Coupé. Sa ligne superbe et son moteur atypique m’ont très vite attiré. Mais c’était avant que je découvre son lourd secret : c’est une traction ! Comment peut-on jouer l’esbroufe pour amuser les filles autrement qu’avec un démarrage canon en chassant de l’arrière ? C’est pourtant bien là l’essence même d’un coupé italien, non ? Extravagant et volubile, il doit se faire remarquer pour la Fulvia. Et puis, lors d’un essai, j’ai découvert la Giulia GT. Un son envoûtant, un moteur vivant, un châssis joueur et un style à couper le souffle. Comment ai-je pu passer à côté d’une telle auto pendant tant d’années. Je laisse donc à Pierre-Louis le soin et surtout le défi de vous faire croire que la Fulvia est la meilleure des deux. Elle correspond mieux à sa conduite pépère, aussi rapide que celle de ma grand-mère un jour de brouillard, et à ses talents de pilote, aussi affûtés que ses goûts vestimentaires sont sûrs. À moi les joies de l’Alfa. Car dès la clé tournée, l’ambiance se réchauffe, même par ce froid polaire de début janvier. Le double-arbre Bialbero donne de la voix. Pourtant, il a la cylindrée modeste. Car si initialement la Sprint GT, que l’on nomme rapidement Coupé Bertone en raison du coup de crayon magique de la maison de style italienne, a été présentée en 1963 avec un 1570 cm› de 106 ch, une GT 1300 Junior est proposée en 1966 pour rendre ce coupé accessible au plus grand nombre. La puissance chute à 89 ch et l’équipement est simplifié. Mais il y a déjà de quoi se faire plaisir. Assez souple, le moteur reprend bien à bas régime et ne rechigne pas à se laisser traîner dans les tours pour m’économiser un changement de rapport entre deux feux. En ville, il est tout à fait fréquentable. Sur autoroute, il montre quelques signes de faiblesse, notamment en reprise. Mais sa boîte 5 suffit à me faire patienter en silence ou presque, impatient que l’asphalte tournicote.
