ans le nouveau rapport de puissance qui se joue avec les guerres d’Italie, la géographie prend une importance nouvelle. Cette géopolitique qui ne dit pas siècle) confère à certains espaces idéalement positionnés sur les flux logistiques un statut d’enjeux récurrents. L’Italie du Nord en offre l’exemple parfait, ce qui explique pourquoi elle a servi de théâtre à d’innombrables campagnes depuis l’Antiquité. Si la Savoie protège (ou expose) la France et la Suisse à des attaques venues du sud-est – raison qui fera du duché un des pivots de la lutte entre France et Habsbourg –, la Lombardie offre un tremplin vers l’Italie centrale mais aussi vers le monde allemand, au travers du contrôle des vallées qui traversent les Alpes suisses et autrichiennes et des débouchés de la vaste (et riche) plaine du Pô. Cette constante géographique échappe aux considérations dynastiques et religieuses, ou plus étroitement mercantiles ou foncières qui dominent encore au XVI siècle. Elle explique pourquoi Bonaparte traverse en 1796 les localités disputées par François I. Et elle influence encore en 1943 la pensée d’un Churchill, qui voit dans l’Italie du Nord un accès possible vers le III Reich. La géographie sert, d’abord, à faire la guerre et ce fait s’affirme avec clarté dans la lumière italienne: ce n’est pas par hasard si c’est de la Botte qu’émerge, armée et casquée, la pensée politique – et militaire – moderne, dont Machiavel reste l’auteur emblématique.
LA LOMBARDIE, POSITION CENTRALE PAR EXCELLENCE
Feb 10, 2022
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