Un mariage et quatre empêchements
Si l’enseigne existait encore, on écrirait que c’est un peu le Mammouth au milieu de la pièce. Depuis six mois, l’hypothèse d’un mariage entre les géants français de la distribution Carrefour et Auchan agite le Tout-Paris des affaires, excite journalistes et communicants, mais officiellement, silence radio. Pas de commentaire. A en croire le porte-parole d’un des deux groupes, les scénarios qui circulent seraient même de la « pure spéculation » : « Chacun sait que des réflexions en ce sens ont été menées l’an passé, et qu’elles n’ont pas abouti ; aujourd’hui, aucun schéma n’est sur la table, puisqu’il n’y a pas de discussion entre les deux maisons ; je ne saurais même pas vous dire qui suit ce dossier, chez nous… »
Si la maturation d’un « deal » se mesure à l’épaisseur de la langue de bois, alors pas de doute, celui-ci est entré dans une phase décisive. Ce qui est sûr, c’est qu’en coulisses, les conseillers s’activent. Depuis l’automne, le banquier de Lazard, Vincent Le Stradic, et l’avocat Pierre-Yves Chabert, chez Cleary Gottlieb, ont travaillé d’arrache-pied pour permettre à Auchan de formuler une nouvelle offre d’achat sur Carrefour. L’objectif : accoucher d’une proposition à la fois plus généreuse que celle qui a échoué en octobre, et plus « acceptable » pour les deux plus gros actionnaires de Carrefour, la famille Moulin (propriétaire des Galeries Lafayette) et le brésilien Abilio Diniz. L’une comme l’autre verraient d’un bon oeil cette fusion, et en profiteraient pour sortir, à condition de monétiser 100 % de leurs
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