“Ces deux-là, je les ai usés”
COMME LE BON VIN (IL EST NÉ À BLAYE, EN GIRONDE, L’ANNÉE DU SUMMER OF LOVE), Eric Jean-Jean fait confiance au temps. Celui qui est de son côté, qu’il ne faut pas perdre et qui enrichit. A l’instar d’autres animateurs/interviewers/journalistes qui l’ont précédé, notamment ceux qui ont favorablement marqué leur époque et leur(s) média(s), il en est arrivé à son stade par des chemins de traverse. Mais s’il conjugue les activités avec autant d’aisance que d’enthousiasme, c’est parce que dans son moteur, c’est la passion qui rugit. Pour les musiciens, évidemment, mais aussi (pour ne pas écrire surtout) pour les gens qui se cachent en eux. Fidèle en amitié comme dans ses goûts, il se distingue de la meute des péroreurs par son absence de cynisme et sa volonté, à coeur ouvert, d’en apprendre toujours plus sur l’art qu’il aime. Si l’adjectif n’avait pas été vidé de son sens par l’époque qu’on subit, on dirait que Eric Jean-Jean est un animateur bienveillant. En vérité, on peut enlever “veillant”.
Tétanisé de trouille
Rock&Folk: Alors, comment tout cela a-t-il commencé?
Je viens d’un petit village à côté de Bordeaux, et je n’ai absolument pas grandi dans un environnement musical. Chez nous, il n’y a que la radio. Allumée par le premier qui se réveille et éteinte par le
