#1 Comment la lumière lunaire agit-elle sur les loups-garous ?
Tout d’abord, laissez-moi mettre les points sur les « i ». Je ne parle pas ici de «l’effet lunaire» décrit par les coiffeurs – pour qui il est impéra« tif » de se couper les cheveux à la lune montante – ou par certains médecins accoucheurs qui doublent les effectifs des maternités les nuits de pleine lune sous prétexte qu’il y aurait plus de naissances. Il est démontré depuis longtemps que ce ne(loup) et (homme). Ces créatures damnées jouissent d’une vie à peu près normale le jour, se mêlant aisément au commun des mortels. Mais qu’un rayon de lumière lunaire les touche, et les voilà qui grognent, bavent, hurlent, tandis que de terrifiques crocs poussent dans leur bouche et que leur corps se couvre d’une épaisse fourrure. La pitié et l’horreur m’étreignent rien que d’en parler… Qu’est-ce que la lumière lunaire a de si différent de la lumière du jour, direz-vous, pour qu’elle leur fasse un tel effet? Excellente question. La réponse tient en un mot : sa polarisation. Comme vous le savez, la lumière peut être considérée comme une onde. Pensez à une corde dont vous secouez une extrémité : les ondes de la lumière sont comme les ondulations qui se propagent le long de la corde. Dans la lumière naturelle – celle qui est émise par une bougie, une lampe ou par le Soleil lui-même –, ces ondulations ont lieu au hasard, dans toutes les directions : cette lumière est non polarisée Mais attention : la lumière lunaire est un reflet de celle du Soleil, qui rebondit sur notre satellite pour nous arriver. Et, pour en revenir à la polarisation, il se trouve que la lumière réfléchie est souvent partiellement ou totalement polarisée; nous en reparlerons dans la conférence sur les vampires . Pour faire simple, cela signifie que, cette fois, les ondulations ne sont plus chaotiques: elles adoptent une direction privilégiée, un peu comme si, dans l’exemple de la corde, vous parveniez à n’en secouer l’extrémité que de haut en bas. Les ondulations n’auraient alors lieu que dans le plan vertical.
