TIC TOC
« Cette année encore, ça va clignoter sec sur les smartphones, tandis que même les plus obsolètes de nos boucles WhatsApp auront été réactivées à la faveur Coeur, GIF extatique, pouce en l’air. Parmi la foule désincarnée des copains de lycée, des potes d’“Ibiza 40 ans Sandrine 2019” et des frères et soeurs éparpillés partout dans le monde, on tentera d’émerger, de crier, nous aussi, nos voeux dans la cohue généralisée. Pourtant, comme l’an passé et celui d’avant, les SMS, eux, resteront muets car, chaque année, leur usage plus intime s’érode de 10 % et même de 30 % pour le passage à 2021. Au lieu de ça, les douze coups de minuit ont vu les appels audio et vidéo WhatsApp bondir de 50 % pour atteindre 1,4 milliard* cette nuitlà. Quant aux lives Insta et Facebook, ils ont été 55 millions à prendre l’antenne. Et que je te balance sans préavis ma tenue lamée, ma table de fiesta et mon bonheur aviné, éloignant plus encore le concept originel du voeu. Née en Angleterre au xixe siècle avec l’apparition du premier timbreposte, la tradition reposait sur l’idée de rédiger un message personnalisé, voire de se déplacer chez ses proches, son patron ou ses collègues pour prendre le pouls de leur intimité et leur témoigner notre intérêt. Et s’il est évident que nul·le ne désire recevoir son boss à l’improviste le 1er janvier, il n’est pas impossible qu’un petit mot cartonné bien rédigé n’ait certaines vertus feel good. Et si, pour une fois, on reprenait nos plumes et du beau papier? Bonne année! »
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