HÉLÈNE CARRÈRE D’ENCAUSSE CAMARADE FÉMINISTE
Élégante, pimpante, Hélène Carrère d’Encausse est ravie de nous recevoir dans son bureau de l’Académie française, dont elle est le secrétaire perpétuel, pour nous parler de l’intrépide Alexandra Kollontaï (1872-1952), à laquelle elle consacre une biographie pleine de fougue. À l’avant-garde de la révolution bolchevique d’octobre 1917, cette oratrice-née, surnommée la «Jean Jaurès en jupons», a été une figure de proue du féminisme, au point de faire peur à ses camarades masculins par sa liberté de ton et de mœurs. Un tempérament de feu qui anime aussi l’historienne dont «L’empire éclaté», qui annonçait la dislocation de l’URSS dès 1978, fit la gloire. Aujourd’hui, la grande spécialiste de la Russie, née Zourabichvili, défend bec et ongles la langue et la culture française qu’elle estime menacées par le wokisme américain et l’écriture inclusive. À 92 ans, Hélène Carrère d’Encausse a encore beaucoup de choses à dire, et nous le fait savoir haut et fort.
Paris Match. Quand avez-vous rencontré Alexandra Kollontaï, cette figure oubliée de la révolution bolchevique ?
Forcément, vu ma formation d’historienne de la Russie, je la connais depuis toujours! J’ai été professeur à Sciences po et à la Sorbonne et mes anciens étudiants m’appellent, enthousiastes, depuis la publication de mon livre: “Ah là là, on retrouve Alexandra!” Le grand public ne la connaît pas, et
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