Dénoter ou détonner ?
L’un et l’autre, bien sûr! Encore faut-il que ce soit à bon escient. Or, l’habitude se répand d’user du premierdans le cadre plutôt guindé d’une vénérable assemblée. Il suffira de veiller à l’orthographe en ne la faisant pas « détoner », ce qui reviendrait à s’aventurer dans un contexte explosif où la nitroglycérine trouverait plus naturellement sa place : d’aucuns ici se souviennent sans doute de la polémique qu’avait fait naître Bernard Pivot en évoquant le langage drolatique et (?) des sans-culottes! Mais revenons à la confusion évoquée plus haut : il faut avouer que tout la favorise, de la paronymie des deux termes – qui tient à une seule interversion de consonnes – jusqu’à la connotation musicale supposée commune (ici l’on sort du ton, là on croit sortir de la note). D’ailleurs, celui qui sort du ton ne commet-il pas, au propre comme au figuré, une fausse note ? La grammaire, heureusement, ne mange pas de ce pain-là : est intransitif, transitif. On ne peut que dénoter quelque chose, ce qui rappelle assez le sens de ce dernier: « dénoncer, montrer, révéler ». Ouf !