“LES ANNÉES TRUMP ÉTAIENT CULTURELLEMENT MORTES”

SUR LES MURS, AUTOUR D’ELLE, des toiles qu’elle a peintes ellemême. Très colorées. Des masques glanés au Guatemala, où elle a vécu plusieurs années. Des bougies. Beaucoup de livres, bien sûr. Dans un placard, en face de son ordinateur, son péché mignon: de nombreuses paires de santiags qu’elle s’achète au Texas – de toute beauté. “Austin, de préférence !” Elle nous les brandit devant l’écran, fière de leurs broderies fleuries ou de leur cuir élimé. Ce jour-là, nous ne savions pas encore qu’elle allait être récompensée, quelques semaines plus tard, du Grand Prix de Littérature américaine de l’année 2021 pour Où vivaient les gens heureux, son dernier roman en date. Et pourtant, étrangement, Joyce Maynard nous interroge sur ce succès qu’elle a en France, elle qui ne parle que de la société américaine via le prisme du mythe familial. “Je suis féministe mais j’aime aussi cuisiner et me maquiller – je compte encore le faire à 100 ans ! s’amuse-t-elle. Or, contrairement aux Françaises, une.”