UNE GRANGE DANS LES ROCHEUSES
Neil Young & Crazy Horse
Barn
WARNER
★★★★
ENTRÉE, il nous cueille avec une de ces ballades à la simple, épurée, rurale : une guitare acoustique, un solo d’harmonica, quelques traits d’accordéon. “Song of the Seasons” a l’air d’avoir été enregistrée”), ruisselle de guitares saturées, de chorus acides, gorgés de larsen. Dans chaque chanson semble faire écho à ses œuvres passées, creuser le même sillon que les disques qui ont forgé sa légende, et les autres. Comme Dylan, Young est un fascinant mystère: à 76 ans, le plus prolifique des songwriters rock enregistre toujours plus vite que son ombre, alternant nouvelles aventures soniques et plongées dans ses archives – le récent live Il arpente en apparence les mêmes horizons musicaux, fort de ce style unique, de son éternelle dualité entre folk-rock et déferlantes électriques, mais rien ne saurait l’arrêter. Pour Young, il y a toujours une chanson à écrire, un cri à lancer, une cause à défendre, et n’échappe pas à la règle. Avec ce qu’il faut de réminiscences comme dans “Welcome Back”, dont le riff flirte avec celui d’“Alabama” – tiens, encore un solo qui vous troue le cœur, une langueur que rien ne saurait bousculer. Certains éclats de pure beauté, tel “They Might Be Lost”, qui navigue du côté de nous rappellent que la source de son inspiration n’est en rien tarie. C’est tout le Neil Young qu’on aime qu’on retrouve ici, ombrageux et imprévisible, tissant inlassablement les mêmes trames. Avant de nous achever, du fond de sa grange, sur un très court “Don’t Forget Love”, seul au piano. Comme au bon vieux temps du “Gold Rush”.
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