rès de trente ans après ses débuts en 1992 et après s’être notamment installé à New York, Hongkong, Londres, Saint-Moritz, Zurich et Gstaad, le couple Hauser & Wirth crée une, abritait autrefois un hôpital naval, des dépendances réservées au personnel et les vestiges d’une basilique chrétienne. De ce patrimoine architectural, l’Argentin – et Français d’adoption – Luis Laplace a conservé les toits à tuiles rouges et les murs en briques assorties; il a aussi restauré les poutres en bois d’origine, tapissé les sols de pierres locales et a finalement transformé l’aile principale de l’hôpital désaffecté en huit salles d’exposition, mais également en une boutique et un restaurant. Une visite virtuelle, organisée en avril dernier, en plein confinement, permettait de découvrir ce lieu exceptionnel à travers les œuvres de quatorze artistes de la galerie, parmi lesquels Jenny Holzer, Roni Horn, Paul McCarthy, Bruce Nauman et Louise Bourgeois, dont l’une des « Araignées » – accompagnée notamment de pièces d’Eduardo Chillida et de Franz West – ponctue un jardin de sculptures conçu en écho à la faune de l’île du Roi (isla del Rey) par le paysagiste néerlandais Piet Oudolf. Trois mois plus tard, Mark Bradford – qui représenta les États-Unis lors de la Biennale de Venise en 2017 – y expose un ensemble inédit de sculptures et de peintures. Né en 1961, à Los Angeles, le plasticien est célèbre pour ses pièces en papier au format XXL, qu’il produit à partir d’affiches collectées autour de son atelier. Alternant collage et peinture, il superpose les couches, multiplie les détails, formant des grilles qui évoquent les paysages urbains de Piet Mondrian. Des compositions abstraites qui reflètent les interactions sociales entre les peuples et les classes.
