on énergie et son magnétisme forcent l’adhésion. Au restaurant solidaire Refettorio Paris, sous l’église de la Madeleine, ou lors du Refugee Food Festival, la cheffe Alessandra Montagne, figure solaire de la scène culinaire parisienne, sait mettre l’engagement au menu. révèle la Brésilienne pour qui les confinements n’auront pas été une sinécure. Après huit ans de joyeux services, Tempero, son restaurant de poche installé au fin fond du XIII, allait faire place à Nosso, au pied de la BNF. Quand déboula la pandémie, les travaux s’achevaient tout juste, sonnant le glas d’une ouverture sans cesse repoussée. Coincés dans ce tunnel sans fin, Alessandra et ses associés, Juan, son second, et Aurélien, le sommelier passé par le 5-étoiles genevois La Réserve, ne baissèrent jamais les bras malgré l’absence d’aides de l’État. Durant cette pause imposée, la cheffe s’inscrit pour un cycle d’études en naturopathie. commente celle qui, depuis mai dernier, cumule cours en amphi et coups de feu en cuisine. Nosso (« notre », en portugais) est enfin sur les rails, au bord d’un jardin où les enfants peuvent gambader en liberté, tout à côté de La Fab (qui réunit la galerie et la librairie du Jour ainsi que le fonds de dotation d’Agnès b., pour l’art contemporain et en faveur de la solidarité). Donnant sur une Green Line parisienne, le décor est planté : baies panoramiques, cuisiniers en pleine lumière, du bois, du vert (la couleur préférée de la cuisinière) et une haute cave vitrée, qui collectionne les pépites, nombreuses à s’apprécier au verre. La carte, elle, reflète un amour inconditionnel pour les petits producteurs et l’authenticité de leur démarche; et pour le zéro-déchet que la cheffe carioca tient d’une enfance à la ferme, ses grands-parents lui ayant transmis le goût de la terre nourricière. Sa focaccia, crème et jus de carotte bio, chahutée par l’intensité de la poutargue, est la recette qui transporte au soleil.
