LE PEN raconte ZEMMOUR
Revenir aux origines. Remonter le fil pour comprendre la métamorphose d’un journaliste qui s’est mis à se rêver en sauveur de la France. Gravir la colline de Saint-Cloud pour aller à la source, celle de la mutation d’Éric Zemmour, ayatollah du déclinisme, auteur de best-sellers anxiogènes et polémiste professionnel. Comment ce rhéteur infatigable a-t-il fini par se transformer en acteur politique ? Comment a-t-il exhumé des peurs aussi vieilles que le pays – « La France va disparaître », « Notre civilisation chrétienne est en danger de mort », « Plus rien ne sera jamais comme avant » – au point d’affoler le monde politique et de troubler les enjeux de la campagne présidentielle ? Depuis quand cet admirateur de Napoléon rêvait-il d’un Austerlitz élyséen ? C’est pour répondre à ces questions qu’il faut oser un bref pèlerinage, quelques kilomètres en dehors de Paris, là où tout a commencé, à Montretout, dans l’antre du patriarche de l’extrême droite française. Et écouter Jean-Marie Le Pen, l’homme qui a toujours gardé un œil affectueux autant qu’intrigué sur le cas Zemmour, cet ami de trente ans qu’il couve de si longue date.
De l’extérieur, la bâtisse bourgeoise époque Napoléon III en impose avec ses onze pièces réparties sur trois niveaux, ses bâtiments annexes et son vaste jardin qui domine la tour Eiffel et offre une vue imprenable sur la toute la capitale. À l’intérieur, ses murs décrépis abritent la longue histoire cette droite extrême qui a accouché du « phénomène Zemmour ».
« Ah oui, Éric... » Son oeil s’illumine : « Il a toujours été charmant,
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