Moxie a fabriqué de l’oxygène sur Mars!
Mark Watney est très chanceux. Car non seulement cet astronaute de la mission Ares III, joué par Matt Damon dans le film survivant d’une tempête martienne, est botaniste de formation et va tenter de subsister à ses besoins nutritifs pendant de longs mois, mais surtout car, dans le monde de 2035 imaginé pour le romancier Andy Weir et adapté au cinéma par Ridley Scott, les astronautes ont assez d’oxygène pour leur mission habitée. Complètement ignoré dans le film, ce « détail » est loin d’en être un : dans le monde réel, celui de 2021, on est encore très loin d’atteindre cette performance. Le 20 avril de cette année, la Nasa a réalisé l’exploit de produire de l’oxygèneinsiste Michel Viso, conseiller scientifique auprès du Centre national d’études spatiales (CNES). Ce petit instrument installé à l’avant droit du rover Perseverance, qui s’est posé sur le sol martien le 18 février dans le cadre de la mission américaine Mars 2020, est développe-t-il. Or, l’oxygène sera clé complète Michael Hecht, ingénieur responsable de Moxie. Et pour cause : alors que se déroule en 2035, la réalité pourrait bien rattraper la fiction. SpaceX et son Elon Musk, habitué des promesses de Gascons, ambitionnent un vol martien habité dès 2026, Boeing jure d’y parvenir avant, la Chine vise 2033la Nasa recruterait un équipage pour 2037 et la Russie se projette pour 2040. Dans cette course contre la montre, pas question d’embarquer tout l’oxygène nécessaire puisque précise Michael Hecht. Il nous faudra donc plutôt savoir en produire sur place. Pas tant pour que l’équipage puisse respirer, mais lance ce directeur de recherche de l’observatoire Haystack, un centre astronomique sis au sein du prestigieux MIT. Comprendre : pour le redécollage depuis Mars. Un équipage de quatre personnes, qui devra rester au moins un an et demi sur Mars, ne consommerait qu’une tonne et demie d’oxygène pendant cette période. Faire décoller une fusée, en revanche, nécessiterait 25 tonnes d’oxygène, ainsi que sept tonnes de carburant – en général, de l’hydrogène. Bien sûr, , glisse Olivier Guaitella, chercheur au Laboratoire de physique des plasmas (École polytechnique-CNRS). Mais en attendant de mettre la main sur l’or bleu, la boîte dorée Moxie se charge, elle, de fabriquer de l’oxygène à partir du CO2, dont l’atmosphère martienne est particulièrement riche, grâce à un procédé d’électrolyse à oxyde solide
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