« LA LAÏCITÉ EST UN PRINCIPE D’APAISEMENT, D’UNION ET DE CONCORDE »
Cela fait 20 ans que vous enseignez dans une banlieue réputée « sensible » et que vous alertez sur les difficultés rencontrées en classe. Avezvous l’impression d’avoir crié dans le vide?
Pendant longtemps, oui, je me suis heurté à un mur et à un immense silence, avec l’impression que personne ne voulait voir ou entendre ce qui se passait. Moi qui suis issu de cette gauche militante et très antiraciste, j’ai mis du temps à comprendre que mes amis politiques préféraient nier la réalité plutôt que d’avoir à l’affronter et de remettre en cause toute leur grille de lecture. Pour beaucoup d’enseignants ou d’organisations syndicales et politiques, nos élèves, notamment en Seine-Saint-Denis, sont vus comme victimes sociales et victimes de l’histoire, car issus de pays anciennement colonisés. Et des victimes ne peuvent pas être des bourreaux. Alors les problématiques étaient niées. Et elles sont les mêmes aujourd’hui qu’il y a 20 ans: ce sont des
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