Adhérence ou adhésion ?
voilà deux encore qui s’abreuvent à la même source, celle du verbe latin qui est aussi celle dans laquelle baigne le lierre, cette plante ligneuse grimpante qui se fixe aux murs et aux arbres au moyen de petits crampons. Si leur parcours, depuis le xiv siècle où ils sont conjointement apparus, est loin d’avoir été un long fleuve tranquille, l’un et l’autre échangeant plus souvent qu’à leur tour leurs attributions respectives, les choses devraient être beaucoup plus claires à présent que leurs chemins ne sont plus censés se croiser : à l’les choses, à l’les personnes! Quand la première décrit un contact étroit entre deux corps solides, la seconde renvoie à une appartenance ou à une approbation. Las ! loin d’être dissipés, les malentendus perdurent, et il n’est pas rare de retrouver l’adhésion sur le terrain concret, alors que l’adhérence renaît volontiers de ses cendres sur le terreau moral. Allez vous en étonner quand subsistent autant de vestiges des collusions passées : le ruban qui permet l’adhérence est présenté comme . Quant à celui qui s’engage politiquement, son à un parti fait qu’il devient… un ! Avouez qu’il y a là de quoi perdre son latin, ou plutôt de quoi le retrouver, car, encore une fois, les choses étaient loin d’être plus nettes il y a sept siècles !
