CONTRE VENTS ET MARÉES
SUR LE BILLET DU CONCERT, il était écrit: « Pro gramme de bien-être avec musique, vin et nourriture. » Et c’est juste: en cette douce soirée de fin d’été, le paysage qui s’offre aux yeux pousse à la détente. Entre Lausanne et Vevey, l’or mat et le vert anglais des vignes de Lavaux, le gris bleu du Léman, le brun sourd des montagnes, et au loin quelques touches de neige éternelle. On se croirait dans l’un des tableaux alpins du maître du genre, Alexandre Calame, peintre suisse du XIXe siècle. À un détail près: au premier plan de ce panorama en cinémascope se dresse un radeau. Un vrai radeau de bois, comme suspendu au-dessus du lac, face aux montagnes. Sur le radeau, Stephan Eicher.
Ce soir-là, le prolixe suisse donne le dernier concert d’une tournée qui sort de l’ordinaire. Autofinancée, sans tourneur, sans billeteur, en plein air. Tarif libre, boisson et repas compris. Au plaisir des yeux s’ajoute donc celui du palais, puisque chacun des 70 spectateurs assis sous les tilleuls a reçu en arrivant un coffret de bois, préparé par Gilles Wannaz, vigneron ami d’Eicher, et propriétaire des lieux. Au menu: du gruyère et du vin de Lavaux, évidemment, et d’autres petites choses délicieuses, terrines, gressins, fraises… Eicher grimpe sur le radeau, accompagné des fidèles Simon Baumann à la batterie, Simon Gerber à la basse et REYN au piano. Pas de rideau, pas de coulisses, pas de chichis. “”, glisse, entre deux chansons, un Eicher très souriant, déjà comblé. La playlist s’égrène, les bouteilles de vin tournent. Le concert dure une heure ou deux, on
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