FLAMMES ÉTRANGES & LUMIÈRES VOLANTES
1 Feu grégeois
Le lance-flammes de l’Antiquité
An 673. Entre la mer Noire et la mer de Marmara, se dresse la puissante citadelle de Constantinople, aux mains de l’Empire byzantin. Mais aux pieds de ses murailles, les eaux sont hérissées des mâts des navires de guerre de la flotte arabe, bien décidée à s’emparer de la ville. En réponse, les défenseurs déploient leur propre flotte, équipée d’une arme terrible. Alors que le combat s’engage, les attaquants voient, pointés sur eux, d’étranges tubes sculptés en forme de tête de dragon. Soudain, l’enfer s’abat sur eux : des gerbes de flammes jaillissent de ces gueules de métal et viennent se coller aux coques et aux voiles qui s’embrasent aussitôt. Et lorsqu’ils touchent l’eau, ces feux maléfiques, loin de s’éteindre, semblent au contraire gagner en vigueur. Bientôt, les assaillants naviguent dans un océan de flammes résonant des hurlements des malheureux qui, tombés à l’eau, y brûlent tout vifs. Face à cette arme terrifiante, dont le nom nous est parvenu sous l’appellation de feu grégeois (« feu grec », l’Empire byzantin ayant longtemps été sous influence grecque), les assaillants seront contraints de battre en retraite. Pour que les ennemis de l’empire ne puissent l’utiliser, le secret de cette arme a été si jalousement gardé… qu’il a fini par disparaître. Aujourd’hui, la composition exacte de ce liquide qui était chauffé, enflammé, puis projeté depuis les navires byzantins grâce à un système de pompes, est inconnue. explique Adrienne Mayor, historienne des sciences et technologies de l’Antiquité à l’université de Stanford (États-Unis). L’arme
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