QUAND «LE GRÊLÉ» ÉTAIT UN FLIC
Le jeune stagiaire entame une carrière exemplaire, toujours bien noté par sa hiérarchie
Il avait trouvé la couverture idéale pour un tueur en série. Pire : François Vérove va jusqu’à utiliser ses cartes professionnelles de garde républicain ou de policier pour convaincre certaines de ses victimes de le suivre. Autour de lui, personne ne peut le soupçonner. En se donnant la mort, il échappe à jamais à la justice. Mais l’enquête est relancée, avec l’espoir d’élucider d’autres crimes restés jusqu’alors inexpliqués.
Franck Jourde, son camarade de stage moto « Il était dans le contrôle 24 heures sur 24, c’est le seul de la promotion à n’être jamais tombé »
«Quand j’ai appris la nouvelle, mon sang s’est glacé. J’étais livide.» Franck Jourde, 56 ans, est un jeune retraité de la Police nationale. Un ancien motard. Il porte une chemise bariolée à l’effigie de Steve McQueen, son héros. Depuis quelques jours, il ne dort plus. Il ressasse, fouille dans ses archives méticuleusement rangées dans sa maison bretonne. À l’automne 1992, entre le 14 septembre et le 18 décembre, il a été le coéquipier de François Vérove. Ils ont vécu ensemble les épreuves pour devenir motocycliste de la Police nationale, comme 23 autres gaillards sélectionnés parmi 200 candidats : « C’était “Top Gun”, se rappelle-t-il. Un stage très physique. On a été épluchés pour entrer.» Franck Jourde a passé ses journées à moto avec le tueur en série pendant trois mois d’effort, de sueur, de crainte, de chutes dans la boue : « Normalement, ce genre d’épreuve crée des liens forts. Mais avec lui, non, il
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