Première étape du long processus de création d’une pièce joaillière, le dessin joaillier est une pratique ancienne, qui remonte à la Renaissance. Exécuté au crayon, à la plume ou au pinceau sur des supports aussi divers que le papier, le carton, le parchemin ou le calque, il donne naissance à un bijou. À l’origine, ce type de dessin était avant tout un outil technique.
Curieusement, personne ne s’était encore intéressé à ce sujet, malgré quelques signatures prestigieuses comme René Lalique. « En 2018, nous avons ouvert un chantier de recherche sur le dessin joaillier », explique Guillaume Glorieux, directeur de l’enseignement et de la recherche à L’École des Arts Joailliers, avec le soutien de Van Cleef & Arpels. « Nous avons proposé un nouveau cours, désormais donné tous les mois depuis mai dernier. En parallèle, nous avons initié une exposition et un livre sur le sujet ». Ce thème n’a jamais été réellement traité, il est longtemps resté dans les limbes de l’histoire de l’art, à l’écart des recherches. À cela, Guillaume Glorieux voit plusieurs explications : « la place particulière du dessin joaillier au sein des arts graphiques, considéré comme une oeuvre préparatoire ou un dessin technique ». D’où ce déficit de visibilité et le fait que le dessin joaillier demeure un sujet inédit. Le bijou dessiné représente la première exposition véritablement dédiée au sujet sur une période aussi large. D’où le caractère original et pionnier de cet événement.
