11. JEAN-LOUIS ÉTIENNE Cap sur les 50es hurlants
Son rêve était de rejoindre la liste des explorateurs français de légende : Paul-Émile Victor, Cousteau, Herzog...
Depuis sa première expédition en solitaire, à 39 ans, le baroudeur du grand froid a collectionné les paris impossibles : survoler le cercle arctique en autonomie, survivre dans un igloo de haute technologie, apprivoiser l’haleine brûlante du volcan Erebus… Des performances qui ont fait prendre conscience à Jean-Louis Étienne que les terres les plus hostiles sont aussi les plus fragiles. Sa traversée de l’Antarctique en 1989 a agi comme un déclic. Dès lors, le conquérant des grands espaces en est devenu le défenseur obstiné.
Naître à Vielmur-sur-Agout, dans le Tarn, n’est pas le chemin le plus court pour atteindre le pôle Nord à pied et en solitaire. C’est pourtant celui qu’a emprunté Jean-Louis Étienne. En 1986, il avait déjà 39 ans. C’est tard pour un premier exploit…
La faute à un caractère introverti. Utile pour les traversées en solitaire, moins pour se lancer à l’assaut des sponsors. La faute, aussi, à une forte dyslexie qui l’a d’abord orienté vers un lycée technique. Ce n’était pas pour déplaire à un homme si habile de ses mains. «Je me voyais bien devenir menuisier à la sortie de mon certificat d’études, en 1959», dira-t-il. Mais sa douce intelligence est repérée, et le voilà réorienté vers le bac. Il prend confiance en lui et s’imagine désormais ingénieur. Il sera finalement médecin.
Or, le docteur Étienne a le goût de l’aventure. Il rêve de missions exaltantes, pas d’une plaque de cabinet avec horaires des consultations. Il s’embarque ainsi vers New York, avec un prêtre qui soigne des toxicos par la navigation, puis en Patagonie comme médecin d’expédition, ensuite avec le navigateur Alain Colas pour une tentative de record. Il passera un an sur « Pen Duick VI », le monocoque d’Eric Tabarly
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