DESIGN INTERSIDÉRAL
L’empreinte de Neil Armstrong sur la Lune renvoie aux traces de pas de nos ancêtres qui, sur le seuil des grottes magdaléniennes, scrutaient les cieux. En ce début siècle, où l’homme rêve de s’installer durablement en orbite, sur la Lune ou sur Mars, un nouveau champ d’action, vaste et excitant, s’ouvre aux designers: celui de l’espace. C’est cette vertigineuse aventure que la Cité du design à Saint-Étienne met en scène dans sa nouvelle exposition, conçue avec le Centre national d’études spatiales (CNES). Voyage dans le temps, le parcours évoque d’abord l’épopée de la Préhistoire et son outillage, qui répond déjà aux standards du design: fonctionnellement parfait et indéniablement esthétique. Le basculement dans les temps modernes donne lieu à un foisonnement où l’on croise des astronomes aventuriers, des scientifiques littérateurs, des artisans inventeurs. Héritant des exploits du secteur maritime, le rêve des voyages interstellaires se fortifie, nourri par un immense désir collectif. Les designers entrent en piste, inscrivant leur marque dans la question de l’habitat, spatial ou terrestre. Les architectes envisagent des utopies urbaines inédites. Les formes se libèrent grâce à l’apparition de matières innovantes. Du télescope au satellite, du scaphandre au mobilier, à l’habitat et à la ville, l’exposition esquisse un parcours où figurent de nombreux designers français: Olivier Mourgue, connu pour avoir meublé le film de Stanley Kubrick , Pierre Paulin, Roger Tallon. Mais on y rencontre aussi Charles et Ray Eames, Eero Aarnio, Galina Balashova, Simone Fehlinger… Tous héros d’une nouvelle conquête, à la croisée des sciences et de l’imaginaire.
