De l’archéologie de sources à la conquête du terrain
ongtemps, l’archéologie fut une affaire de militaires éclairés – rappelons-nous l’expédition d’Egypte par Napoléon –, de diplomates érudits et de milliardaires mécènes. Avec souvent deux objectifs: révéler au monde les civilisations du passé, et (moins avouable) rapporter dans les pays occidentaux de riches et clinquants vestiges. « L’archéologie en tant que discipline scientifique naît véritablement au mitan du xixe siècle en Grèce, avec la création de l’Ecole française d’Athènes », explique Jean-Luc Martinez, président-directeur honoraire du musée du Louvre, à l’origine qui ouvre ses portes le 30 septembre. Cette année marque, en effet, le bicentenaire du début de la guerre d’indépendance (25 mars 1821) de ce qui était alors un « petit pays » cherchant à sortir du joug de l’empire Ottoman. « Il faut attendre une bonne décennie avant que soit créé un nouvel Etat (1833), grâce à l’intervention des puissances européennes, rappelle Eve Gran-Aymerich, historienne, auteure des (CNRS éditions). Durant cette période se développe un philhellénisme qui va amener le jeune gouvernement à mettre en place une Société archéologique grecque destinée à promouvoir et à explorer le patrimoine antique. » Très vite, cette institution cherche à protéger les trésors du pays et interdit l’exportation des découvertes faites sur son sol. Une décision radicale (contrairement à celle d’autres Etats du Proche-Orient) teintée de nationalisme, qui coupe court à toute velléité d’expéditions visant à prélever et commercer des antiquités.
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